EUDR : Pourquoi devons-nous comprendre et nous engager ?

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Paper Excellence a participé à l’événement « Wood you find it ? » organisé par FSC International à Bruxelles pour discuter du règlement européen sur la déforestation (EUDR), approuvé en avril par le Parlement européen. Des représentants de la Commission européenne responsables du texte approuvé, des décideurs publics, des entreprises, des ONG et des dirigeants du FSC ont discuté ensemble des plus grands défis pour la mise en œuvre de l’EUDR.


Le principal objectif de ce nouveau règlement est de garantir que les produits fabriqués ou commercialisés dans l’Union européenne ne contribuent pas à la déforestation ou à la dégradation des forêts. Le nouveau règlement s’applique à tout produit lié à six matières premières : le bétail, le cacao, le café, l’huile de palme, le soja et le bois, ainsi qu’à une variété de leurs sous-produits.


Les produits du bois arrivant en Europe en provenance de producteurs non européens représentent un nombre considérable. Le Brésil est l’un des principaux fournisseurs avec 38 %, derrière la Chine avec 73 % et devant la Russie avec 32 %. Les pipelines de pâte à papier et de papier représentent déjà à eux seuls plus de 15 milliards d’euros d’importations en provenance d’Europe. Parmi les principaux pays acheteurs européens figurent la Finlande, les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie et le Royaume-Uni : La Finlande, les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne et la France.


Les entreprises auront 18 mois pour s’adapter et répondre aux nouvelles exigences de la directive EDUR. Il est donc essentiel que les pays fournisseurs soient conscients des nouvelles règles et cherchent à participer plus activement aux discussions en cours, afin que leurs préoccupations puissent être prises en compte dès le stade initial de la mise en œuvre de la réglementation. Au sein des groupes de travail, Paper Excellence a suggéré que des réunions sectorielles soient organisées pour discuter des principales questions afin que nous puissions contribuer à la recherche des meilleures solutions et technologies.


D’une manière générale, la principale question soulevée par l’EUDR est de savoir comment assurer la traçabilité de la chaîne et l’origine du bois. Selon Astrid Ladefoged, de la Commission responsable de la rédaction du texte, le plus important pour les entreprises est de disposer des coordonnées de géolocalisation de chaque zone d’où provient le bois. Cependant, lorsque nous analysons le texte approuvé, il reste des points d’interrogation, en plus de certaines exigences que les petits producteurs pourraient ne pas être en mesure de respecter, en particulier en ce qui concerne la nécessité d’une diligence raisonnable.


L’un des sujets abordés lors de l’événement était précisément la manière dont l’EUDR s’efforcera de garantir le respect des réglementations d’un pays, en particulier lorsque les définitions de la déforestation et de la dégradation des forêts ne sont pas les mêmes que celles de l’EUDR. Par exemple, l’EUDR considère l’exploitation des forêts primaires et la replantation de ces forêts comme une dégradation des forêts, alors que cela a été fait avec succès et de manière durable tout au long de l’histoire du Canada. En réalité, le Canada exploite moins de 1 % de ses forêts sur une base annuelle.


La collecte de points de géolocalisation a également été abordée. C’est quelque chose d’extrêmement facile à faire lorsque l’entreprise contrôle l’ensemble de ses opérations forestières ou lorsqu’elle achète des grumes. Mais lorsque la matière première est constituée de résidus de scieries (copeaux de bois) achetés à des centaines de fournisseurs de scieries qui, à leur tour, s’approvisionnent en grumes auprès de centaines de fournisseurs potentiels, il n’est plus aussi simple de collecter, de partager et de repartager les informations. De plus, dans certains pays, comme le Canada, les superficies sont extrêmement étendues et un seul point GPS par propriété, comme le suggère la Commission européenne, ne suffirait pas à garantir la qualité de l’information.


Comme vous pouvez le constater, l’objectif de l’EUDR est bon et s’inscrit dans le cadre des engagements mondiaux en matière de climat. Il s’inscrit également dans le cadre des travaux déjà réalisés par les principaux acteurs du secteur de la pâte et du papier pour assurer un suivi efficace de leurs chaînes d’approvisionnement. Toutefois, dans la pratique, sa mise en œuvre pourrait s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Et si elle n’est pas analysée avec soin avant d’être pleinement appliquée, elle pourrait affecter les marchés et créer des obstacles inutiles.


Paper Excellence continue de suivre les principaux débats liés au secteur dans le monde entier, en cherchant à contribuer à ceux qui sont liés à la durabilité de notre activité. Paper Excellence s’engage à s’approvisionner auprès de sources légales et durables. C’est pourquoi nous détenons les certifications FSC, PEFC et SFI pour la gestion forestière, l’approvisionnement en fibres et la chaîne de contrôle. Nous sommes toujours prêts à écouter et à discuter de nouvelles idées afin de rendre nos activités plus durables. Nous sommes convaincus que si nous unissons nos idées, nos forces et nos ressources, le plus grand bénéficiaire sera toujours la planète et, par conséquent, chacun d’entre nous.

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